Accueillir nos émotions comme des alliées | Embracing Our Emotions as Allies
Accueillir nos émotions comme des alliées
Joie, colère, tristesse, amour… les émotions sont des guides précieux. Chacune a un rôle, un message, et surtout un besoin caché derrière elle. Pourtant, nous avons souvent tendance à les fuir, les ignorer ou les juger. Pourquoi ? Parce que certaines émotions nous mettent mal à l’aise, nous semblent « inappropriées » ou nous rappellent des blessures passées.
Pourtant, il n’y a pas d’émotions positives ou négatives. Nous avons appris à classer les émotions en deux catégories : la joie, l’amour ou l’enthousiasme seraient « positifs », alors que la colère, la peur ou la tristesse seraient « négatifs ». Cette vision des émotions nous enferme.
En réalité, il n’existe pas d’émotions positives ou négatives. Il y a simplement :
des émotions que nous ressentons quand nos besoins sont satisfaits (ex. joie, sérénité, gratitude),
des émotions que nous ressentons quand nos besoins ne sont pas satisfaits (ex. colère, peur, tristesse).
Les émotions ne sont jamais des ennemies : elles sont des indicateurs vivants qui nous renseignent sur ce qui, en nous, demande de l’attention. Elles nous guident vers nos besoins fondamentaux - sécurité, amour, autonomie, reconnaissance, lien, repos, sens…
Chaque émotion a un message.
La colère n’est pas à bannir. Elle nous alerte : une limite a été franchie, un besoin n’est pas respecté. Elle nous met en mouvement, nous aide à poser un cadre.
La tristesse ramène à l’essentiel. Elle nous montre la valeur de nos liens et de nos expériences. Derrière elle se cache souvent le besoin d’amour, de réconfort, ou de reconnaissance de notre douleur.
La peur nous protège. Elle signale un besoin de sécurité, de clarté ou de soutien.
La joie nous montre que quelque chose est aligné. Elle reflète des besoins comblés : connexion, partage, créativité, plaisir.
Quand les émotions restent bloquées
Parfois, certaines émotions n’ont pas trouvé d’espace pour être vécues pleinement. Elles deviennent ce que la Gestalt appelle des « Gestalts inachevées ». Elles s’accumulent et, faute d’expression, finissent par peser lourd. On peut alors exploser sur un détail ou, au contraire, s’effondrer intérieurement (burn-out, dépression, deuil non résolu). Accueillir ces émotions, c’est comme rouvrir un cycle resté inachevé. C’est leur permettre de nous livrer enfin leur message et de nous libérer.
De l’émotion au besoin, du besoin à la relation
Oser exprimer ses émotions, c’est aussi apprendre à nommer ses besoins. Dire « je suis en colère » n’est qu’une étape ; aller plus loin et reconnaître « j’ai besoin de respect / de compréhension / de soutien » permet à l’autre de nous entendre et de s’ajuster.
C’est un acte d’amour envers soi-même et envers la vie. Et c’est aussi un cadeau relationnel, car il ouvre un espace d’authenticité et d’empathie.
Accueillir toutes nos émotions comme des alliées
Toutes les émotions, sans exception, méritent d’être accueillies. Elles ne sont ni bonnes ni mauvaises : elles sont nos guides intérieurs.
Apprendre à écouter nos émotions, c’est apprendre à nous écouter nous-mêmes. La Gestalt-thérapie nous accompagne pas à pas pour transformer nos émotions en alliées, retrouver notre liberté intérieure et nourrir des relations plus justes, joyeuses et profondes.
Pratique : Le journal des émotions et des besoins
Chaque jour, prenez quelques minutes pour écouter vos émotions. Cela peut se faire le soir, au calme, ou juste après une situation qui a déclenché quelque chose de fort en vous.
1. Nommer l’émotion
Fermez les yeux, respirez et demandez-vous : « Qu’est-ce que je ressens vraiment ? »
Exemples : colère, tristesse, joie, peur, sérénité…
2. Observer sans juger
Rappelez-vous qu’il n’existe pas d’émotions « positives » ou « négatives ». Il n’y a que des émotions, chacune porteuse d’un message et d’une énergie qui cherche à être entendue.
3. Identifier le besoin derrière l’émotion
Si l’émotion est agréable → quel besoin a été nourri ? (ex. connexion, reconnaissance, repos…)
Si l’émotion est douloureuse → quel besoin n’a pas été nourri ? (ex. respect, sécurité, soutien, clarté…)
4. Accueillir et remercier l’émotion
5. Exprimer son besoin avec bienveillance
Avec la pratique, vos émotions deviennent de véritables boussoles intérieures : au lieu de les fuir, vous les écoutez et les transformez en alliées pour prendre soin de vous et nourrir des relations plus justes et vivantes.
🇬🇧 English Version
Embracing Our Emotions as Allies
Joy, anger, sadness, love… emotions are precious guides. Each has a role, a message, and, above all, a hidden need behind it. Yet, we often tend to avoid, ignore, or judge them. Why? Because some emotions make us uncomfortable, seem “inappropriate,” or remind us of past wounds.
However, there are no positive or negative emotions. We have learned to classify emotions into two categories: joy, love, or enthusiasm are “positive,” while anger, fear, or sadness are “negative.” This view confines our emotional life.
In reality, emotions are never positive or negative. There are simply:
emotions we feel when our needs are met (e.g., joy, serenity, gratitude),
emotions we feel when our needs are not met (e.g., anger, fear, sadness).
Emotions are never enemies; they are living indicators that inform us about what within us requires attention. They guide us toward our fundamental needs—security, love, autonomy, recognition, connection, rest, meaning…
Each emotion has a message.
Anger is not to be banned. It alerts us: a boundary has been crossed, a need is not respected. It propels us into action and helps us set limits.
Sadness brings us back to the essentials. It shows the value of our bonds and experiences. Behind it often lies a need for love, comfort, or acknowledgment of our pain.
Fear protects us. It signals a need for safety, clarity, or support.
Joy shows that something is aligned. It reflects fulfilled needs: connection, sharing, creativity, pleasure.
When emotions get stuck
Sometimes certain emotions don’t find space to be fully experienced. They become what Gestalt calls “unfinished gestalts.” They accumulate and, when left unexpressed, can weigh heavily. We may then explode over small things or, conversely, collapse inwardly (burnout, depression, unresolved grief). Welcoming these emotions is like reopening an unfinished cycle, allowing them to deliver their message and release us.
From emotion to need, from need to relationship
Daring to express emotions also means learning to name our needs. Saying “I am angry” is only a first step; going further and acknowledging “I need respect / understanding / support” allows others to hear us and adjust.
This is an act of love toward oneself and life. It is also a relational gift, opening space for authenticity and empathy.
Welcoming all our emotions as allies
All emotions, without exception, deserve to be welcomed. They are neither good nor bad—they are our inner guides.
Learning to listen to our emotions is learning to listen to ourselves. Gestalt therapy accompanies us step by step to transform emotions into allies, regain inner freedom, and nurture fairer, more joyful, and deeper relationships.
Practice: Emotion and Need Journal
Take a few minutes each day to listen to your emotions. This can be done in the evening, in a calm space, or right after a strong emotional moment.
Name the emotion
Close your eyes, breathe, and ask yourself: “What am I truly feeling?” Examples: anger, sadness, joy, fear, serenity…Observe without judgment
Remember, there are no “positive” or “negative” emotions. Each carries a message and energy seeking to be heard.Identify the need behind the emotion
If the emotion is pleasant → which need was fulfilled? (e.g., connection, recognition, rest…)
If the emotion is painful → which need was unmet? (e.g., respect, safety, support, clarity…)
Welcome and thank the emotion
Express the need with kindness
With practice, your emotions become true inner compasses: instead of avoiding them, you listen and transform them into allies to care for yourself and nurture more authentic, vibrant relationships.